Suite de la déclaration de Marguerite Vianney au Procès informatif :
« Dans la maison paternelle, il y avait une petite chapelle; c’était Jean Marie qui se chargeait de l’arranger. C’était là que se faisait la prière du soir. On disait plusieurs prières pour les âmes du purgatoire. Une de nos tantes vint à mourir; nous nous disions entre nous: Nous aurions bien mieux aimé qu’elle eût encore vécu; il faudra encore ajouter un pater et un ave Maria; il y en a déjà bien assez… Jean Marie, qui avait alors environ sept ans, reprit aussitôt: Eh! mon Dieu, qu’est-ce que c’est qu’un pater et un ave Maria; c’est si tôt dit.
1013 Mon frère Jean Marie ne se faisait pas prier pour dire avant les repas le benedicite et après le repas les grâces. Quand l’heure sonnait, il ne manquait pas de dire la prière que notre mère nous avait apprise: Dieu soit béni! Courage, mon âme: le temps se passe et l’éternité s’avance; vivons comme nous devons mourir. Puis on disait un Ave Maria. Dès que l’Angelus sonnait, mon frère se découvrait et se mettait en devoir de le réciter; si nous n’y faisions pas attention, il nous disait: Allons, c’est l’angelus; disons vite l’angelus. »
Permettons-nous à nos jeunes enfants de s’initier à la prière tout simplement en nous voyant prier ?
Le jeune Jean-Marie Vianney n’a pas eu de cours de catéchisme : l’église de Dardilly était vide, l’instituteur parti. La foi lui est venue « par imbibition » en participant à la prière familiale.
Plus tard, il dira : « La vertu passe du cœur des mères dans le cœur des enfants qui font volontiers ce qu’ils voient faire. Vos enfants se rappellent bien plus ce qu’ils vous ont vu faire que ce que vous leur avez dit. »